Du groupement à la préfecture
L'élévation de Baham au rang de préfecture le 5 octobre 1992 n'avait pas fait que des heureux. Signé à la veille d'un difficile scrutin présidentiel, le décret créant le nouveau département des Hauts-Plateaux avait été interprété par certains comme une manoeuvre électoraliste du Président Paul Biya, candidat à sa propre succession. La mariée était-elle trop belle ? Cette braderie supposée n'enlevait rien au plaisir secret qu'éprouvait chaque Baham, après une décision présidentielle qui donnait
une heureuse issue à une aspiration populaire expressément formulée depuis des lustres.
« Sorti des ténèbres, désormais placé au hit-parade des zones avec lesquelles il faut compter, devenu incontournable dans la géopolitique du fait de sa position stratégique, de sa spécificité et de ses réalités historiques, Baham peut aujourd'hui élever sa voix, se faire comprendre à tous les niveaux » (KWICHE, Juillet 1994, page 38, Journal de l'Association des Etudiants Baham). Chef-lieu de district en 1961 et sous-préfecture d'arrondissement en 1991, Baham est donc depuis 32 ans une préfecture.
« Ceux qui ont cru un moment que la création du département des Hauts Plateaux n'était qu'une manoeuvre électoraliste du Président Paul Biya, sont aujourd'hui convaincus de la noblesse du but visé par le Chef de l'Etat », affirme le premier préfet, nommé en Décembre 1993. M. BOMO AKONO Jean reconnaît que pendant les premiers mois, il a dû mener ''une action douce, convaincante, patiente mais ferme afin de cicatriser le blessures nées du choix controversé de Baham comme chef-lieu du département''.
Historiquement, Baham est avant tout un groupement de 16 villages subdivisés à leur tour en quartiers. Les 16 villages sont : Lagweu 1, Poumdze, Banka, Bapi, Chengne, Baho, Djemgheu, Ngougoua, Batossouo, Kaffo, Medjo, Cheffou, Hiala, Boukue, Demgo, Baho. A la tête de chaque village se trouve un chef. Les institutions traditionnelles dont le siège est Hiala sont placées sous la haute autorité de Sa Majesté POUOKAM Max II, le Chef Supérieur, le 15ème de la lignée actuelle.
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Situation géographique
Couvrant une superficie de 82 km2, Baham est limité par les groupements Bamendjou, Batié, Bahouan, Bangou, Badenkop, Bapa, Bandjoun et Bayamgam. Il est le Chef-lieu du département des Hauts Plateaux, né de l'éclatement de l'ancien département de la Mifi. Le nom du département se justifie en raison de sa haute altitude par rapport au niveau de la mer. Avec ses 1500 m d'altitude, le département surplombe la province de l'Ouest. C'est un plateau accident, surmonté de coupoles et de massifs volcaniques résiduels. L'ensemble est ininterrompu par les vallées fortement encaissées.
La végétation comprend la savane arborée sur les massifs et les raphia dans les bas-fonds. Elle est complétée par les reboisements
d'eucalyptus, d'arbres fruitiers et d'essences locales disposés en bocages qui confèrent un caractère pittoresque au paysage. Baham ne dispose pas d'un cours d'eau d'envergure. On note toutefois dans les bas-fonds des ruisseaux qui tarissent en saison sèche.
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Climat
Le climat de type subéquatorial de mousson est caractérisé
par une longue saison de pluie qui s'étend de Mars à Octobre et
une saison sèche qui va de Novembre à mi - Mars. Les températures
sont moyennes et oscillent entre 15° et 28°. D'où le caractère
assez frais du climat
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Population
Crédité de 18440 habitants par le recensement de la population de 1987, Baham semble compter aujourd'hui plus de 25.000 habitants. Le taux d'accroissement de la population est de 29 pour mille et la densité de l'ordre de 300 habitants au km2. Les jeunes représentent près de 60% de la population. En ce qui concerne la répartition par sexe, la tendance n'est pas loin de la moyenne nationale, à savoir près de 52% de femmes contre 48% d'hommes.
Sur le plan religieux, l'animisme, la religion traditionnelle du Bamileké attaché à sa tradition tient le haut du pavé, même
si le christianisme s'est largement étendu avec un léger avantage des catholiques sur les protestants.
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Economie
La principale activité économique des populations reste l'agriculture, avec comme culture de rente, le café arabica et divers produits vivriers : maïs, haricot, patate douce, igname, pomme de terre, taro, arachide. Il convient toutefois de signaler le niveau assez bas des rendements en raison de la pauvreté des sols et la raréfaction des fertilisants chimiques dont en plus les prix ne cessent de grimper.
Les atouts de l'agriculture sont réels : population agricole valide, introduction des procédés de compostage, demande locale supérieure à l'offre, facilité d'écoulement de la production vers les grands centres, etc.. Les handicaps ne sont pas moindres : érosion constante des sols le plus souvent situés sur les versants, malgré un système apparemment bien maîtrisé de culture en terrasse, rétrécissement des espaces cultivables en raison de la démographie galopante, pratique des feux de brousse en saison sèche, rareté et cherté des engrais.
L'élevage est une activité coutumière. En dehors du petit bétail traditionnellement élevé, l'entrée en force des méthodes modernes a vu s'ouvrir des installations modernes d'élevage de volaille et de porcs. En volaille notamment, l'offre est supérieure à la demande qui explose cependant en période de funérailles de Décembre à Mars. Les éleveurs souhaitent un accès facilité aux produits pharmaceutiques vétérinaires et une intensification des campagnes de vaccination contre les principaux fléaux qui menacent le secteur.
Aucune industrie n'est signalée dans l'arrondissement.
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Artisanat
Si la sculpture et la poterie sont des activités peu courantes, le perlage, le tissage des vêtements traditionnels, des nattes et sacs et le travail du bambou sont par contre très répandus dans l'arrondissement de Baham. En effet, Baham est de plus en plus réputé pour ses objets perlés et le travail de bambou dont les zones de Boukwue et de Magaing sont les centres de production. Dans ce secteur d'activités, la division du travail est assez nette.
En effet, le tissage des vêtements traditionnels est une activité presque réservée aux hommes, alors que le perlage, le tissage
des nattes et des sacs est une spécialité féminine. Les jeunes sont, quant à eux, occupés par le travail du bambou qui est susceptible d'être en cette période de récession économique un excellent moyen d'insertion sociale, de résorption du chômage et de l'exode. Malgré l'importance et la qualité de la production, l'artisanat se heurte à l'absence de promotion tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du pays. Au plan strictement local, il n'existe pas de centre artisanal pouvant servir de structure d'encadrement et de promotion tel qu'on trouve en ailleurs. L'activité reste très individuelle et pose un problème, celui de l'organisation des artisans. Quelques initiatives ont été prise dans ce sens mais sont restées lettre morte.
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Marché
Baham dispose de plusieurs marchés dont les principaux se tiennent les jours Dzedze pour le grand marché, Mamtô pour le marché de la chefferie et Gosue pour le marché du centre urbain. Ils souffrent de la non organisation tant au niveau des infrastructures, des producteurs que des consommateurs. En construisant par exemple le marché du centre urbain de Baham, cela fournirait des postes de travail aux nécessiteux par ailleurs très nombreux et permettrait d'organiser cette infrastructure suivant les produits vendus.
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Social
Dans le secteur de l'éducation, Baham enregistre une excellente couverture scolaire. Le taux de scolarisation atteint 88%. On enregistre de nombreux échecs scolaires dus aux effectifs pléthoriques dans les salles, le malaise du personnel d'encadrement et de la baisse du pouvoir d'achat des parents qui supportent difficilement le coût de l'éducation des enfants (voir
dossier éducation).
Dans le domaine de la santé, les principales pathologies sont le paludisme, la typhoïde due à la mauvaise qualité de l'eau, les maladies bronco-pulmonaires, les vermioses, la malnutrition et les MST avec l'apparition du Sida. Pour faire face à ces maladies, huit formations sanitaires, dont un hôpital de district couvrent l'arrondissement. Mais il manque les équipements, les médicaments et les personnels qualifiés dans ces centres de santé dont le fonctionnement est assuré par la forte implication des bénéficiaires des soins et des élites locales. Le manque d'eau potable constitue une réelle insuffisance dans la prévention des maladies. Un projet d'adduction d'eau est heureusement en cour de réalisation.
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Commune
Une commune rurale couvre le territoire Baham. La municipalité est dirigée par le Maire, Monsieur PONE Joseph, instituteur adjoint auxiliaire élu le 30 Janvier 1996 sur la liste du SDF. Plutôt dépourvue de moyens, la commune gère un foyer et un stade où devrait évoluer l'équipe de football de Baham, le Fovu-Club qui évolue en division d'honneur.
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Tourisme
Parmi les curiosités touristiques, il faut citer l'entrée de la chefferie à Hiala et surtout les rochers grandioses de Fovu, Touemsi, Kanmali, Vac-Vac. Ces endroits ne sont malheureusement pas aménagés. Le paysage en soi constitue un spectacle fascinant de même que les groupes de danses traditionnelles qui se produisent par exemple lors des funérailles.
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Projets pour l'avenir
Certains investissements sont projetés. Ce sont notamment la construction d'un hôtel de ville, d'une gare routière, d'un stade de football, l'édification d'une bibliothèque municipale par l'Association des Elèves et Etudiants de l'Arrondissement de Baham, la réalisation du plan topographique général de la chefferie supérieure et du lycée de Baham et le bitumage de la boucle de Baham par du goudron.
A côté de ces projets, l'urgence de certaines réalisations s'impose avec acuité. Ce sont notamment la construction d'un hôtel de police, d'un hôtel de poste, l'édification d'un hôtel digne du département, l'ouverture des stations-service et la création des PME-PMI.
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Adresses utiles
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SERVICES PUBLICS |
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Chefferie |
3344 48 14 |
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Hopital |
3344 37 36 |
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Lycée |
3344 26 64 |
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Commune Rurale |
3344 58 70 |
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Préfecture |
3344 36 99 |
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Sous Préfecture |
3344 58 62 |
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Brigarde Terre |
3344 54 38 |
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P et T |
3344 65 75 |
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Impôts |
3344 43 74 |
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Mines |
3344 43 75 |
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Mineduc |
3344 28 64 |
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Domaines |
3344 42 89 |
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COMMERCES ET PARTICULIERS |
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COCOM |
3344 48 25 |
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Diebou Emmanuel |
3344 65 58 |
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Dr. Tchuencheu |
3344 65 67 |
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Kamdem Bruno |
3344 27 37 |
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Kamdem Didier |
3344 59 40 |
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Kamdem Emile |
3344 36 44 |
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Kamgaing Maurice |
3344 28 35 |
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Kamguia Philippe |
3344 33 31 |
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MC2 |
3344 33 20 |
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Me Tagne Henri |
3344 52 78 |
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Mission Saint-André |
3344 34 76 |
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Palme d'or |
3344 59 43 |
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Pharmacie de la Source |
3344 61 06 |
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Taguiteu Pierre |
3344 58 88 |
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Tama Jean |
3344 59 42 |
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Tchuenkam Augustin |
3344 62 52 |
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Tchuenkam Benjamain |
3344 34 75 |
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Téléboutique (Tagne André) |
3344 44 43 |
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Trait d'union (Cab téléphonique Bafo) |
3344 30 03 |
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3344 52 77 |
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