Par Michel Ferdinand
03 mai 2010
S.M Jean Claude Momo est décédé à Paris des suites de maladie, à 74 ans.
On n`annonce pas le décès d`un chef, surtout de la trempe de Jean Claude Momo. Mais, la gravité du choc, depuis la mi-journée du vendredi, 30 avril 2010, n`est pas de nature à garder le mutisme. Le chef supérieur Foto par Dschang, Sa majesté Momo 1er, n`est plus de ce monde. D`après des informations puisées à bonnes sources, le septième de la dynastie Temekouo a rendu l`âme en France, plus précisément à Paris où il avait été évacué pour des raisons de santé. Il serait mort, il y a une semaine, et le public n`aurait été informé que vendredi dernier.
Une triste nouvelle qui a plongé la chefferie supérieure Foto dans la consternation. Hier dimanche, différentes autorités traditionnelles et personnalités défilaient encore, pour soutenir les membres de la cour royale dans ce qui n`est pas moins une perte considérable. Depuis cette annonce, l`ambiance est au recueillement à la chefferie supérieure Foto, avec des notables toujours nombreux et aux visages graves.
Ou encore des reines, princes et princesses implorant la bonté du seigneur pour veiller sur l`âme d`un père attentionné. Depuis lors, des réunions se succèdent à la chefferie pour préparer les obsèques du défunt. Certaines sources faisaient état de ce que la dépouille mortelle devait arriver au Cameroun le week-end dernier et devait être immédiatement conduite en terre, selon la tradition locale qui veut que le corps du chef ne traîne pas en surface. Tandis que d`autres, proches de la notabilité coutumière, indiquaient que le défunt a été inhumé, le 1er mai 2010.
S.M Jean Claude Momo casse sa pipe à 74 ans, après 46 ans de règne. Sur les circonstances de sa disparition, les informations glanées indiquent qu`il était malade : " Il était absent du pays depuis sept mois, à cause de son état de santé ", explique l`un de ses proches. Né le 7 mars 1936, S.M Jean Claude Momo, faisait partie des chefs traditionnels qui forçaient l`admiration à l`Ouest. Calme et rigoureux, il avait su rassembler, avant sa mort, une quarantaine de ses pairs autour du Programme dit ``La route des chefferies``, visant à valoriser le patrimoine culturel et traditionnel. En 1982, il était membre d`une délégation partie du Cameroun pour Rome, afin d`inviter le pape Jean Paul II à visiter le Cameroun.
Le groupement Foto, qui compte 52 villages, garde de S.M Momo 1er, l`image d`un chef qui a su consolider l`unité des Foto et ouvrir son village sur la modernité : Au cours des cérémonies marquant son 40ème anniversaire sur le trône, organisées du 25 au 27 mars 2004, S.M Jean Claude Momo avait reconnu que son règne était comme tous les autres, parsemé d`embuches : "Nous avons connu des moments très heureux, mais aussi des étapes difficiles. Néanmoins, à chaque occasion, nous avons tissé des liens toujours étroits et plus forts. Des progrès sensibles ont été réalisés dans les domaines de l`éducation, de la santé, des infrastructures etc ", avait-il déclaré. Dans son dernier message, il invitait les Foto à se retrouver massivement à une assemblée générale prévue du 15 au 21 mars 2010. Il n`y avait pas pris part, parce que déjà rongé par la maladie.
Greffier de formation, S.M Jean Claude Momo avait travaillé comme greffier en chef dans les tribunaux de Garoua et Sangmélima. Il avait aussi exercé à Dschang dès 1964, quand il a succédé à son père, S.M Jean Soffack. Il laisse un groupement peuplé de près de 40.000 âmes, situé au cœur de la ville de Dschang et classé parmi une huitaine de chefferies traditionnelles de 1er degré à l`Ouest, avec une superficie de 99 mètres carrés. Ses 18 épouses et 140 enfants sont inconsolables.
Dynastie Foto :
1-Temekouo ou Temgoua (1823-1846)
2-Chissep (1846-1869)
3-Tegueguim (1869-1892)
4- Nelo (1892-1915)
5-Tenekeu (1915-1932)
6-Jean Soffack (1932-1964)
7-Jean Claude Momo (1964-2010)
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