Par Honoré Feukouo (Le Jour)
02 février 2012
Drame. L’assassinat d’Elias Tchadji intervient au moment où les Hauts Plateaux sont secoués par de nombreux litiges de positionnement politique.
Ce sont les cris et les lamentations qui continuent d’accueillir toutes les personnes qui débarquent dans la concession de Sob Bieguen, à Baham. Ce dernier est le successeur du grand père de Tchadji Elias.
Il est la dernière personne à l’avoir vu vivant, avant qu’il ne soit criblé de balles le mardi 31 janvier 2012 vers 19h30. Le maire refermait le portail de sa concession après avoir garé son véhicule. «Lorsqu’il s’est écroulé, il accourait vers mon domicile en criant pour m’alerter qu’on venait de tirer sur lui », précise Sob Bieguen. La gendarmerie, appelée au secours, est venue constater que le corps d’Elias Tchadji était sans vie. Le gouverneur de la région de l’Ouest, Samuel Ivaha Diboua, et le procureur général du Tgi de la Mifi se sont rendus sur les lieux hier.
Le 31 janvier 2012, le maire de Baham avait pris part à la cérémonie de la campagne de propreté que le gouverneur de l’Ouest a présidée. Personne n’arrive à expliquer comment le maire de la commune de Baham qui est en poste depuis 2002, a été abattu à bout portant, avec des balles d’un calibre 12, tirées au niveau du cœur et du ventre, par des inconnus qui se sont contentés d’emporter son véhicule de marque Toyota double cabine vert, qu’il utilise depuis une quinzaine d’années. Certains pensent que c’est un règlement de comptes. En effet, depuis quelques jours, l’on accuse les élites du département des Hauts-Plateaux de vouloir s’engager derrière l’ancien ministre démissionnaire Maurice Kamto. Le nom du défunt Tchadji Elias y était régulièrement cité comme l’un des hommes prêts à financer le futur mouvement de Maurice Kamto.
Par ailleurs, les militants du parti au pouvoir se mènent une guerre de positionnement pour les futures échéances électorales, les municipales et les législatives. «Ce n’est un secret pour personne qu’un climat tendu règne à Baham depuis les dernières élections. Pourtant, ce village était le premier derrière Paul Biya à l’Ouest avec plus de 82% de suffrages exprimés en sa faveur », explique Kamdem Jean de Dieu, un homme politique basé dans cette localité.
Le préfet des Haut-Plateaux, Tangwa Joseph Fover, avance plutôt l’idée d’une recrudescence du grand banditisme dans cette localité. Le maire Elias Tchadji apparaît ainsi comme la dernière victime d’hommes sans foi ni loi, qui n’hésitent pas à s’en prendre aux personnalités. .
|